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Le
destin tragique de
Marie-Antoinette
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Biographie
Épouse de Louis XVI, Marie-Antoinette reste l’une des plus
célèbres reines de France. Par son comportement léger et
irréfléchi, par son indifférence à la souffrance du peuple,
elle a suscité la haine et l’a sans cesse alimentée.
Contre-révolutionnaire convaincue, elle n’a cédé en rien aux
insurgés, avec une force et un courage qu’on ne lui
soupçonnait pas. Celle que le peuple appelait
"l’Autrichienne" ou "Madame Déficit" semble avoir elle-même
tracé son chemin vers l’échafaud.
Marie-Antoinette, l’archiduchesse d’Autriche
Née de
François de Lorraine et de Marie-Thérèse d’Autriche,
Marie-Antoinette passe une enfance encadrée par les diverses
gouvernantes chargées de son éducation. Sa voie est déjà
toute tracée par sa mère, qui envisage de la marier au
petit-fils de Louis XV.
Toutefois, son éducation se base plus particulièrement sur
l’apparence que sur la connaissance. Elle apprend à se
maintenir correctement, à danser et à jouer de la musique
mais les lettres, les langues et l’histoire restent
longtemps pour elle des domaines inexplorés. Elle grandit
ainsi dans une atmosphère moins rigoureuse qu’à Versailles,
loin des contraintes et proche de la nature.
Grand
mariage et mauvais présage
Les efforts de
Marie-Thérèse d’Autriche finissent par être récompensés :
pour renforcer les relations entre la monarchie française et
les Habsbourg, le duc de Choiseul entame les négociations du
mariage entre Marie-Antoinette et Louis XVI. Dès sa
quinzième année, la jeune autrichienne est conduite à
Versailles pour épouser le dauphin.
Les festivités qui suivent la cérémonie sont monumentales
mais tournent au cauchemar pour le peuple parisien. Alors
qu’un feu d’artifice fabuleux et coûteux est lancé au dessus
de la capitale, la foule se bouscule et plus de cent
personnes périssent étouffées.
Délaissée par son époux et peu habituée aux usages de la
cour française, Marie-Antoinette se laisse rapidement
entraîner dans une vie festive et futile, n’accordant
que peu d’attention à l’étiquette et dépensant des fortunes
en broutilles. Elle s’entoure d’une coterie de jeunes
aristocrates impopulaires, avides et libertins. Les
recommandations et conseils maternels n’ont pas beaucoup de
poids et Marie-Thérèse noie l’ambassadeur d’Autriche, Mercy
d’Argenteau, et sa fille sous une pile de lettres inquiètes.
Une reine
calomniée et détestée
Lorsque son
époux accède au trône, le 10 mai 1774, elle n’envisage pas
de changer son comportement, si ce n’est qu’elle
s’appuie de plus en plus sur sa nouvelle influence pour
chasser certains courtisans ou ministres, selon son humeur.
Son impopularité enfle parmi le peuple parisien, d’autant
plus que sept ans après son mariage, elle n’a toujours pas
donné de descendance au roi. De nombreuses calomnies
courent sur ses présupposées infidélités, notamment avec le
jeune officier suédois, Axel de Fersen.
Ce n’est qu’en 1778 qu’elle met au monde son premier enfant,
une fille nommée Marie-Thérèse-Charlotte. Trois ans plus
tard, elle donne enfin le jour au dauphin, Louis-Joseph, ce
qui n’apaise pas pour autant les hostilités du peuple.
De plus, son origine autrichienne, qu’elle revendique sans
discrétion, ne joue guère en sa faveur. On lui attribue même
de manière péjorative e surnom d’ "Autrichienne". En
1785, l’affaire du collier éclate et, malgré son innocence,
finit de lui faire perdre tout crédit aux yeux du peuple.
Dès lors, on l’accuse de tous les maux du royaume, aussi
bien des mauvaises récoltes que des failles budgétaires.
La reine
face à la Révolution
Lorsque la
Révolution éclate, Marie-Antoinette, affectée par la mort
du dauphin, Louis-Joseph, ne scille pas une seconde et
pousse le roi à résister. Mue par son orgueil, la reine
s’oppose à tous les compromis qui lui sont présentés par les
plus modérés, tels que La Fayette, Mirabeau ou Barnave.
L’idée même d’une monarchie constitutionnelle la répugne.
Elle préfère se tourner vers ses frères, Joseph II et
Léopold II, en leur demandant de l’aide.
Digne et inébranlable, Marie-Antoinette affronte la
situation avec un courage qui en étonne plus d’un. Depuis
les journées du 5 et 6 octobre 1789, la famille royale est
retenue aux Tuileries. Toujours dans un état d’esprit
combatif, elle convainc son époux de s’enfuir et le 20 juin
1791, le couple et les enfants s’évadent de Paris. Mais
ils sont finalement interceptés à Varennes et ramenés vers
la capitale dans une atmosphère particulièrement tendue.
Sous la pression, Louis XVI approuve la Constitution le 14
septembre 1791, mais les rumeurs d’une éventuelle guerre
conduite par Léopold II, empereur du Saint Empire romain
germanique, contre la France ravivent la haine du peuple à
l’égard de la reine. Le manifeste de Brunswick, paru en
France le 1er août 1792 attise encore les tensions et mène
finalement à l’émeute du 10 août. Les Tuileries sont
envahies par la foule furieuse et la famille est enfermée à
la prison du Temple.
Un procès
couru d’avance
Marie-Antoinette espère encore pouvoir échapper à la mort
mais les massacres de septembre 1792 prouvent déjà le
contraire. La plupart de ses amis sont tués et la tête
sanglante de sa chère princesse de Lamballe est agitée
devant sa fenêtre. Quant à son époux, il est finalement
jugé puis exécuté le 21 janvier 1793.
Peu de temps après, le dauphin, second fils de
Marie-Antoinette, né en 1781, lui est enlevé avant d’être
monté contre elle. Le mois suivant, elle est arrachée à
sa fille et conduite à la Conciergerie. Son procès est
imminent. Noyée sous de monstrueuses accusations, elle garde
la tête haute, espérant secrètement qu’on l’épargne. Mais
tout est décidé d’avance et les plaidoyers de ses avocats
sonnent creux.
Le 16 octobre, aux alentours de quatre heures du matin,
Marie-Antoinette est condamné à mort pour trahison.
C’est encore avec toute la dignité qui lui reste qu’elle
gravit les marches de l’échafaud.
Par son destin tragique, par la haine qu’on lui a vouée des
années durant, Marie-Antoinette a profondément marqué
l’Histoire de France. Accusée d’avoir été "le fléau et la
sangsue des Français" et d’être celle qui a poussé le roi à
la trahison, Marie-Antoinette, en cristallisant la fureur du
peuple, a considérablement terni l’image de la monarchie
avant que la Révolution n’éclate.
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1755 |
2 novembre |
Naissance de Marie-Antoinette
Marie-Antoinette Josèphe Jeanne de Habsbourg-Lorraine naît à
Vienne. Elle est le quinzième enfant de l’empereur François
Ier et de l’impératrice Marie-Thérèse d’Autriche. À peine
a-t-elle vu la lumière du jour que sa mère la destine déjà à
épouser le petit-fils aîné de Louis XV, roi de France. |
1770 |
16 mai |
Louis XVI épouse
Marie-Antoinette
Marie-Antoinette, fille de l'empereur François Ier de
Lorraine et de Marie-Thérèse d'Autriche, et le dauphin
Louis, petit-fils de Louis XV, se marient à Versailles. Ils
ont respectivement 14 et 16 ans. Le ministre Choiseul espère
ainsi resserrer l'alliance avec l'Autriche et contenir
l'agressivité de la Prusse et de l'Angleterre. Mais, les
rancœurs anti-autrichiennes reprendront le dessus et
Marie-Antoinette sera vite surnommée de manière péjorative
l'"Autrichienne". Les deux époux, victimes de la Révolution,
seront guillotinés en 1793. |
1774 |
10 mai |
Louis XVI, roi de France
Petit-fils de Louis XV, qui vient de décéder, Louis XVI
accède au trône de France, en compagnie de son épouse,
Marie-Antoinette. C’est un roi bon et intelligent qui prend
les rênes du pouvoir. Mais il souffre d’une timidité presque
handicapante qui l’empêche de s’imposer véritablement. Au
bout de quelques années, le royaume souffrira d’une crise
financière catastrophique, causée notamment par la guerre
d’Indépendance américaine et également attribuée aux
dépenses capricieuses de la reine. La situation empire,
jusqu’à l’éclatement de la Révolution française. |
1778 |
19 décembre |
Naissance de Marie-Thérèse
Huit ans après son mariage, Marie-Antoinette donne enfin le
jour à son premier enfant. C’est une petite fille,
Marie-Thérèse, à qui l’on attribue le surnom de "Madame
Royale". Marie-Antoinette est une mère pleine d’attentions,
qui souhaite avant tout élever ses enfants dans la
simplicité, la spontanéité et loin des rigueurs de
l’étiquette. |
1781 |
22 octobre |
Louis-Joseph vient au monde
Près de trois ans après la naissance de sa fille,
Marie-Antoinette donne le jour à un fils, Louis-Joseph, un
héritier au trône de France. Le jeune dauphin reçoit, comme
sa sœur, toute l’attention et l’affection de ses parents.
Mais de santé fragile, il montrera les premiers symptômes de
la tuberculose en 1786. Son état ne cessera de s’aggraver,
jusqu’à sa mort, le 4 juin 1789, durant les Etats généraux.
Le contexte de la Révolution française ne permettra pas à la
famille royale de faire correctement son deuil. |
1785 |
27 mars |
Le futur Louis XVII voit le jour
La reine de France Marie-Antoinette met au monde le petit
Louis-Charles, duc de Normandie et futur Louis XVII. Dauphin
après la mort de son frère, en 1789, Louis-Charles connaîtra
les événements tragiques de la Révolution. |
1786 |
31 mai |
L'affaire du collier de
la reine devant les juges
La justice innocente le cardinal de Rohan mais condamne la
comtesse de la Motte à la flagellation et la séquestration à
vie. Quant au comte de Balsamo, escroc notoire qui avait
pris le nom de comte de Cagliostro, il est banni de France.
Jouant sur le mécontentement de la reine Marie-Antoinette
vis-à-vis du cardinal de Rohan, la Motte et Balsamo était
parvenus à extorquer 1.6 million de livres à ce dernier. Le
cardinal croyait se racheter auprès de la reine en prêtant
de l’argent pour un collier de diamants. Au vu des comptes
de la royauté, elle ne pouvait en effet se permettre un tel
caprice publiquement. L’escroquerie ne fut découverte que
lorsque le cardinal demanda l’argent à la reine. Etrangère à
cette affaire, Marie-Antoinette fut cependant sévèrement
jugée par l’opinion tandis que le discrédit frappait à
nouveau la monarchie. |
1787 |
1 mai |
Marie-Antoinette en faveur de Loménie de Brienne
La reine de France insiste auprès du roi pour que Loménie de
Brienne remplace Calonne, lequel était chargé des finances
du royaume. Ses réformes avaient en effet été rejetées par
l’assemblée des notables. Nommé chef du Conseil royal des
Finances, Loménie de Brienne ne parviendra pas plus à
arranger la situation catastrophique du royaume. |
1788 |
25 août |
Necker est rappelé par le roi
Convaincu par la reine Marie-Antoinette, Louis XVI renvoie
Loménie de Brienne et rappelle le très populaire Necker au
ministère des Finances. Marie-Antoinette semble avoir pris
conscience de la haine qu’on lui voue depuis des années.
Elle tente donc d’user de son influence auprès du roi pour
redresser la situation, en vain. |
1789 |
5 octobre |
Les parisiennes
réclament du pain
Quelques milliers de femmes se rendent au château de
Versailles en fin d'après-midi. Lassées de la disette et du
coût de la vie trop élevé, elles exigent des changements de
la part du roi Louis XVI. Dans la nuit du 5 au 6 octobre, il
accepte les décrets qu'il avait refusés jusqu'alors. Les
parisiens veulent ramener la famille royale à Paris et ils
envahissent le château. Le roi et la reine contraints
d'obtempérer, s'installeront dans le Palais des Tuileries où
ils deviendront prisonniers des Français. |
1791 |
21 juin |
Louis XVI arrêté à
Varennes
Louis XVI déguisé en valet de chambre, Marie-Antoinette,
leurs deux enfants et la gouvernante sont arrêtés dans la
bourgade de Varennes-en-Argonne. Ils avaient fui le palais
des Tuileries la veille afin de rejoindre l'armée du marquis
de Bouillé à Metz. Mais le cortège royal est reconnu à
Sainte-Menehould par le maître de poste Drouet qui donne
l'alerte. La famille est ramenée à Paris. Le peuple se
sentira trahi par la fuite du roi. L'Assemblée suspendra le
roi provisoirement. Pour freiner la montée des Républicains,
elle tentera de faire passer la fuite royale pour un
enlèvement organisé par les contre-révolutionnaires. Mais
les événements mèneront à la fusillade du Champ-de-Mars,
faisant une cinquantaine de tués parmi la population. |
1792 |
10 août |
Abolition de la
monarchie française
Les insurgés parisiens donnent l'assaut au palais des
Tuileries. Le roi est accusé de trahison et rendu
responsable de la désorganisation de l'armée. Dans un
manifeste publié en France le 1er août, le duc de Brunswick,
chef de l'armée prussienne, menace de détruire Paris s'il
est attenté à la vie de la famille royale. Furieux et
convaincus de la trahison du roi, les sans-culottes marchent
alors sur les Tuileries, massacrent les gardes suisses,
pillent le palais, contraignant le roi à se réfugier auprès
de l'Assemblée. La monarchie tombe et la famille royale est
conduite à la prison du Temple. |
1792 |
12 août |
La famille royale emprisonnée au Temple
Suita à l’émeute parisienne deux jours plus tôt, Louis XVI,
Marie-Antoinette et leurs deux enfants sont emprisonnés dans
le donjon du Temple. |
1793 |
21 janvier |
Mort de Louis XVI
A 10h20, sur la place de la Révolution (actuelle place de la
Concorde), Louis Capet, 39 ans, ancien roi de France, est
guillotiné. Emprisonné aux Tuileries avec sa famille depuis
le mois d'août 1792, il est condamné à la peine de mort par
le tribunal révolutionnaire. La Convention l'accuse d'être
un traître envers la Nation. Ses dernières paroles :
"Français, je meurs innocent; je pardonne à mes ennemis; je
désire que ma mort soit...» Mais la fin de ses mots sera
occultée par la roulement de tambour annonçant son
exécution. Le 16 août, sa femme Marie-Antoinette sera à son
tour guillotinée en place publique. |
1793 |
juillet |
Le dauphin est enlevé à sa mère
Peu de temps après l’exécution de son père, Louis XVI, le
jeune Louis XVII est arraché à sa mère, Marie-Antoinette et
confié au savetier Simon. Sous l’impulsion de l’accusateur
public du Tribunal révolutionnaire, Fouquier Tinville, le
jeune garçon sera manipulé pour témoigner contre sa mère,
lors de son procès. Hébert accusera en effet cette dernière
de pratiques incestueuses. Après la mort de sa mère, Louis
XVII sera élevé comme n’importe quel enfant du peuple et
régulièrement battu par Simon. Il mourra en juin 1795. |
1793 |
2 août |
Marie-Antoinette conduite à la Conciergerie
Détenue jusqu’alors au Temple, l’ancienne reine de France et
arrachée à sa fille et à sa belle-sœur pour être incarcérée
à la Conciergerie. Le procès aura bientôt lieu. |
1793 |
14 octobre |
Marie-Antoinette devant
le Tribunal révolutionnaire
Marie-Antoinette est jugée par la Terreur. Son procès,
réalisé par le Tribunal révolutionnaire, est expéditif. Elle
est accusée de trahison mais on lui reproche aussi d'avoir
dilapidé le budget de la France en banquets et toilettes,
d'être une mauvaise mère et une femme immorale. Arrêtée en
juin 1791 à Varennes avec le roi Louis XVI, Marie-Antoinette
avait été emprisonnée au Temple en août 1792, puis à la
Conciergerie, en août 1793. Après sa comparution en justice
elle sera guillotinée en place publique le 16 octobre. |
1793 |
16 octobre |
Marie-Antoinette est
guillotinée
Après un procès expéditif entamé le 14 octobre, la reine
déchue Marie-Antoinette est exécutée place de la Révolution
à Paris. C’est avec courage et dignité qu’elle monte sur
l’échafaud, laissant derrière elle son fils et sa fille.
Elle est condamnée à la guillotine pour trahison.
Emprisonnée depuis l’été 1792, elle meurt moins d’un an
après l’exécution de son époux, Louis XVI. |
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